« Le courage ne rugit pas toujours. Parfois, le courage est cette petite voix intérieure qui nous dit : j’essaierai encore demain. »

La restauration est l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie de COVID-19, en Espagne et autour du monde. Les restaurants et leurs chefs ont joué un rôle essentiel dans la vie de nombreuses personnes en :

- réinventant l’offre culinaire pour proposer des plats de qualité à la maison
- collaborant avec des soupes populaires
- mettant à disposition leurs cuisines et leurs employés pour préparer bénévolement des menus quotidiens à l’intention des personnes les plus vulnérables
- préparant des menus offerts aux personnels de santé, pour qu’ils puissent manger au moins un repas chaud par jour.

À l’issue du confinement, et selon les règles imposées en matière de distanciation sociale, le retour à la normalité va prendre plus de temps. C’est pourquoi il est nécessaire d’étudier de nouveaux modèles commerciaux, bouées de sauvetage pour les petites entreprises qui ne peuvent plus générer le même chiffre d’affaires qu’avant la crise.

Qui est Jordi Esteve ?
Au terme de ses études à la prestigieuse école hôtelière Hofmann de Barcelone, Jordi a travaillé dans des grandes cuisines en Espagne et à l’étranger, avant d’ouvrir son propre restaurant, Nectari, à Barcelone, titulaire d’une étoile au Michelin depuis 2012.

Nectari propose de la haute cuisine méditerranéenne. Le style de Jordi repose sur la qualité et la créativité, sans perdre de vue la tradition. Jordi se considère comme un passionné des produits de saison, qu’il prépare à la perfection avec une expérience qui lui permet également de les transformer en plats très attrayants. L’excellent rapport qualité-prix de son établissement rend la haute cuisine abordable.

Pendant la pandémie, Jordi a lancé un service de livraison à domicile pour s’adapter aux temps nouveaux, qui a reçu un accueil formidable. Il y a un an, il ne l’aurait jamais envisagé. Ce service de livraison est accompagné de « consignes » pour bien présenter les plats. Plusieurs choix de menu sont proposés, notamment une nouvelle formule végan pour toucher un public plus vaste.

Rosa Román
Bailli Délégué

N.B. : Toutes les photos qui illustrent cet article sont la propriété exclusive de Nectari/Jordi Esteve

ENTRETIEN

D’où vient votre vocation pour la cuisine ?
De ma petite enfance, par ma grand-mère. Je l’ai toujours aidée dans la cuisine.

Si vous deviez préparer un plat à partir de quatre ingrédients, lesquels choisiriez-vous ?
Pour tout vous dire, les produits me passionnent et mes goûts se concentrent sur les produits de saison. En ce moment, je choisirais de bons œufs fermiers de poules élevées en plein air, les premiers champignons de la saison, les pommes de terre de notre ferme et de l’huile d’olive extra-vierge. Ces quatre ingrédients me rendraient plus qu’heureux.

Quelles sont selon vous les qualités les plus importantes pour être un bon chef ?
Je crois que la qualité la plus importante est de prendre du plaisir dans ce que l’on fait, aimer les produits et rendre les gens heureux avec une recette. C’est le minimum selon moi.

Quelles sont vos références gastronomiques ?
Ma liste serait trop longue ! Je pense que beaucoup de chefs ont des plats et des techniques qui les distinguent, en plus de références gastronomiques illustres.

Quels types de plats aimez-vous commander quand vous allez au restaurant ?
J’essaie toujours de me laisser conseiller et je demande aux membres du personnel ce qu’ils commanderaient s’ils étaient à ma place.

Qui fait la cuisine chez vous ?
Nous faisons très peu la cuisine à la maison, car dès que nous avons du temps libre, nous aimons manger dehors.

Quel est votre plat préféré ?
Les nouilles « Casola » de ma grand-mère, avec une côte de porc ibérique.