Réflexions sur une vie bien remplie
« Les repas organisés par la Chaîne ont un sens différent selon les régions du monde »
Dans ma vie, j’ai occupé un grand nombre de postes « importants ». J’ai été enfant, j’ai essayé de grandir, et j’ai mené ma vie à ma façon. Avocat au barreau et maître de conférences à l’université, j’ai été à la tête de l’association du barreau et ministre de la Justice. Je suis chasseur et officier de la Chambre national des chasseurs. J’ai fini mes études.
Mais j’aimerais parler d’autre chose.
Je suis membre de la Chaîne depuis 1989. Je l’ai d’abord rejointe en tant que Chevalier, puis, à partir de 2022, comme Grand Officier, avant de devenir ambassadeur du Bailliage de Hongrie. Les événements organisés par la Chaîne ne m’ont jamais surpris car j’ai eu la chance de grandir dans une famille où la nourriture n’était pas uniquement consommée pour calmer la faim mais pour être appréciée. Une philosophie que j’applique toujours aujourd’hui. J’ai appris à sélectionner les aliments, à les accommoder et à les déguster en bonne compagnie.
J’ai toujours été intéressé par la manière dont la gastronomie moderne a évolué, à des degrés différents et pour des raisons diverses, malgré la présence constante de la famine au Moyen-âge. Comment la cuisine internationale raffinée est-elle apparue dans les monarchies italiennes ? Puis, au XVIe siècle, à la cour de France et auprès de l’aristocratie européenne ? Comment ce « phénomène artistique » s’est-il conjugué avec l’ingéniosité culinaire des gens du peuple ? Comment les pâtes, les pizzas et les hamburgers sont-ils devenus plus sophistiqués ? Et, aujourd’hui, comment l’imagination des grands chefs remplit-elle le quotidien de toutes les classes sociales, de plus en plus passionnées par le sujet ? S’agit-il d’un phénomène de mode ou est-ce simplement de la curiosité ?
En 2012, avec deux de mes enfants adultes et quelques d’amis, nous avons décidé de rejoindre une école de chefs. En un an, nous avons appris les bases du métier. Ce qui nous a facilité la tâche, ainsi qu’à nos enseignants, c’était notre familiarité avec la cuisine gastronomique. Nous savions déjà que la matière première méritait d’être transformée par nos efforts. C’est ainsi que je suis devenu membre professionnel d’une « amicale gastronomique ».
Les repas organisés par la Chaîne ont un sens différent selon les régions du monde. La Confrérie est arrivée en Hongrie au moment du changement de régime et de la désintégration du bloc soviétique.
C’était une époque libératrice. Et il est toujours agréable aujourd’hui, lors d’un événement de la Chaîne, un Cohiba en main à la fin du repas (une pratique que certains pourront juger archaïque), de demander : « Un café serré s’il vous plaît », tandis que d’autres membres ajouteront « … avec un calvados ! »
Vive la Chaîne !
Péter Bárándy
Grand Officier
Une conversation avec le Bailli de Bangkok-Rattanakosin
Directeur d'Hôtel visionnaire à Kokkedal Slot